Aquarelliste et peintre voyageur - En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
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- Les stages "carnets de voyages" sont une véritable immersion dans la pratique du carnet de voyage et de l'aquarelle sur le terrain, orientés "autonomie" ils sont ouverts aux stagiaires ayant assez de pratique pour en profiter pleinement . De la Provence au Jura Oriental et jusqu'en Andalousie, ce sont quelques destinations où vous pourrez aller en 2024...

- Tous les stages sont différents, n'hésitez pas à m'en demander les informations par courriel (voir plus haut) .

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Andalousies

«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :

La-Barca-1b-Pierre-Nava.jpg

Préambule

La Barca 2a Pierre Nava

L'étape de Peniscola

Andalousie b Pierre Nava

Sur la route de l'Andalousie...

Moulin-b Pierre-San Jose 2

Au Cabo de Gata

Bateau Pierre Isleta 3b

La Isleta del Moro

Huebro Pierre vignette

Huebro, la montagne enchantée

Pierre-Nava-Guadix-4-copie-1

Guadix, les maisons troglodytiques

Rio Fardès

Le rio Fardés

23 novembre 2005 3 23 /11 /novembre /2005 12:58

6ème Biennale, premières photos, premières impressions …

Comme d’habitude, la foule était au rendez-vous, avec un vendredi peut-être moins fréquenté que pour la session précédente, mais une affluence plus accentuée pour le samedi et le dimanche .

Environ 120 exposants répartis entre le « In » (sur 5 niveaux Maison de la Culture) et le « Off » (sous chapiteau Place des Salins) présentant leurs ouvrages et originaux, de nombreux films et conférences, des débats rencontres, un programme spécial pour les jeunes, 8 prix importants décernés pour les œuvres et auteurs les plus méritoires, des ateliers ouverts gracieusement (sur réservation) au public, une boutique d’objets et publications uniques non éditées (réalisés par les « carnettistes » exposant) et un vaste espace librairie (animé par la Librairie des Volcans) proposant la majorité des carnets actuellement édités - j‘y ai trouvé l‘excellent carnet en italien de Stefano Faravelli sur le Mali -, voilà ce qu’était la biennale, sans oublier les traditionnels lieux conviviaux (café -restauration, dont l‘intéressant Café Lecture Les Augustes) . Invitée d’honneur : la Chine .

Vue d’une partie de l’espace de la Librairie des Volcans (eux ne sont « pas venus pour rien », un succès largement justifié par un choix énorme et judicieux d’ouvrages consacrés aux carnets de voyages ) .

La belle affiche de Christophe Merlin (lauréat du Grand Prix du Carnet de Voyage 2005 avec « Saint-Louis du Sénégal »), donnait le ton de la tendance 2006 : influencée par la BD .

Le dessin et l’aquarelle « classiques » (encres, pigments, etc.), les photos (et photos montages), les collages, dominaient les techniques utilisées, mais l’arrivée de jeunes (un peu moins pour certains) graphistes et illustrateurs talentueux venus de la sphère « bande dessinée », ou la volonté manifeste de la part de quelques « carnettistes » de s’exprimer par ce moyen, marquait d’une empreinte particulière plusieurs stands tels ceux de Johanna (Taiwan, « Née quelque part » Éditions Delcourt) ou de Céline Roussel et Samuel Chardon (« Égypte » Éditions l’Oiseau Porte-plume) .

Croquis aquarellé rapide de visiteurs découvrant les stands .

Une partie de la couverture du livre « Aveyron, Carnet de routes » ( je reviendrai sur la réalisation de ce carnet plus tard ), pour lequel j’étais invité à la Biennale de Clermont-Ferrand, et dont je présentais de nombreux motifs originaux sur le stand .

Pris par les séances de dédicaces (pour mon livre « Aveyron, carnet de routes » - Éditions du Rouergue -), les interviews, l’atelier où j’animais une séance concernant croquis aquarelle et aquarelle rehaussée, ou retenu sur mon stand, (avec des visiteurs avertis, esthètes, compétents, curieux et enthousiastes), je n’ai pas eu le temps de visiter convenablement cette biennale, mais j’ai pu « repérer » d’excellentes choses comme l’ouvrage collectif (« Banlieue nomade » Éditions Alternatives) d’une bande de copains particulièrement doués (es), les nus pleins de sensualité des ouvrages de Lax (« Red Movie », « Ma cavale au Canada », et « Le droit d’azur » aux Éditions Paquet), enfin les carnets d’une rare valeur picturale et plastique de Martine Chantereau (carnet du Yémen) .

Trois visiteurs devant un carnet de voyage, croquis aquarellé .

Á ce sujet (celui de la valeur picturale) il est à noter que le travail des auteurs privilégiant une démarche globale (dont Martine Chantereau, Marc Gontier et Hélène Latte, Michel Montigné, moi-même, etc.,) continue de s’affirmer et résiste aux effets de mode : c’est un constat intéressant et réconfortant, car ce type de démarche est basé sur la continuité des origines du carnet de voyage inspirée d’un incontournable « classicisme », il conviendra d’en suivre l’évolution dans l’avenir …

Parmi les effets émulateurs et stimulants de cette manifestation, il est à noter les échanges qui se produisent souvent entre exposants et visiteurs réalisant des carnets du plus grand intérêt : ceux qui les emmènent avec eux les soumettent parfois à notre modeste critique, nous demandant appréciations et points de vues .

Ils peuvent en être très fiers, et je vais vous parler de l’un d’entre eux qui mériterait d’avoir un jour sa place dans cette biennale : il s’agit de celui de Catherine HERREN, consacré à Marrakech, commencé lors d’un séjour que nous avions faits ensemble là-bas à l’occasion d’un stage .

Visiteuse talentueuse de la biennale : Catherine HERREN et son beau carnet de voyage sur Marrakech . Travail de terrain réalisé lors d’un stage que j’animais dans cette ville au cours de l’automne 2004 et ensuite d’atelier avec collages et matières en techniques mixtes qui viennent renforcer dessins, textes et aquarelles, au format 35 x 50 cm .

Elle avait déjà réalisé un travail énorme sur place, et la mise en forme du carnet en plus grand format et à l’atelier donne un résultat du plus bel effet, avec collages, photos et matières qui viennent en appoint mettre en valeur le texte, les dessins et les aquarelles . Le tout est harmonieux, et les chaudes couleurs du Maroc reflètent bien ce séjour rempli de lumière, d’odeurs et de sonorités empreintes d’exotisme …

 

Une page du carnet de voyage de Catherine HERREN sur Marrakech, consacrée à la boutique de l’herboriste .

Une page du carnet de voyage de Catherine HERREN sur Marrakech, consacrée au souk des teinturiers, lieu de rendez-vous privilégié des peintres et des photographes dans la médina .

En ce qui concerne l’ensemble de la Biennale au niveau des choix thématiques, les voyages et séjours qui constituent la quasi-totalité des carnets édités couvrent maintenant presque tous les pays du globe et quasiment toutes les régions de l’Hexagone et des DOM TOM .

Seule une petite partie des ouvrages parus concerne l’historique et l’étude du phénomène « carnet de voyage » (voir les excellents ouvrages de Farid Abdelouahab : « Ces Merveilleux Carnets de voyages » et « Carnets de Voyages en France » Sélection du Reader’s Digest), la réalisation de ces mêmes carnets, et l’étude d’auteurs peu ou pas connus .

Pour conclure ce regard sur la biennale depuis « l’envers du décor », un petit message personnel à l’intention de Marisa, Pascaline et François qui ont eu la gentillesse de bien vouloir « garder » mon stand lors de mes absences obligées : encore merci !

Enfin bravo à toute l’équipe de l’Association « Il faut aller voir », organisatrice de la manifestation, qui se dépense sans compter pour faire de ce rendez-vous une référence dans le domaine des carnets de voyages .

Voici son site (à visiter absolument) : www.biennale-carnetdevoyage.com

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15 novembre 2005 2 15 /11 /novembre /2005 00:00

Il faut ainsi savoir dessiner et peindre vite (et même très vite) si on veut traduire des émotions, capter des lumières, des mouvements fugitifs et éphémères .

Vite, mais « juste » !

Avoir la justesse du trait, de la couleur, c’est être au plus près de la réalité telle que nous la percevons avec toute notre âme …

J’ai souvent vu mon père saisir des scènes parfois complexes avant même que j’ai moi-même eu le temps de préparer ma palette !

Il peignait directement, sans dessin préalable, faisant simultanément sa couleur sur la palette et le papier en fonction des effets désirés, et tout cela restait vivant, frais, lumineux, à la fois synthétique (souvent à la limite de l’abstraction), et pourtant extrêmement réaliste .

Ce fut un bonheur pour ceux qui ont eu la chance de le voir peindre à l’aquarelle sur le motif, que de découvrir cette sorte de virtuosité du geste qui traduit la vérité de l’instant en quelques secondes, avec autant de justesse .

Quelque fois, lorsqu’il voyageait avec ses amis, se présentait soudain un spectacle « magique » comme nous les attendons tous, (particulièrement dans les contrées lointaines parce qu‘ils paraissent plus rares et plus beaux), un de ces moments à mémoriser à tout jamais .

- Quelle était alors la surprise de ses camarades de voyage quand ils s’apercevaient dépités qu’ils n’avaient pas eu le temps de dégainer leur appareil photographique (les réglages étaient souvent manuels en ce temps-là), alors que mon père avait tout vu, tout noté, tout posé sur le papier avec une authenticité et une simplicité déconcertantes !

"Chamelier au bord du Nil", (vue partielle) Carnet d'Egypte, JEAN MARC mars 1993 Croquis aquarellé sur papier Montval grain fin 300g/m2 . En quelques instants depuis le bateau qui passait ...

"Pluie et soleil sur la cathédrale St Patrick", (vue partielle) Carnet d'amérique du nord, JEAN MARC New-York 1995 . Aquarelle directe sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Réalisée en quelques minutes sous la pluie, il a noté sous le motif : "La pluie me gêne..."

 

"La place St Marc sous la pluie" (détail) Carnets d'Italie JEAN MARC Venise 1992 . Aquarelle sur papier Montval grain fin 300g/m2, croquis mine de plomb rehauts stylo bille . Réalisée en quelques minutes sous la pluie .

Naturellement on pense qu’il faut un don inné pour faire cela …

Papa me disait toujours : le secret, le seul, c’est le travail !

Il faut dessiner sans arrêt, avec obstination, en regardant son sujet plus que son travail jusqu’à arriver à « être » le sujet lui-même . Alors tout devient plus facile, …mais combien d’années se sont écoulées depuis le début de la pratique ?

Quand la maîtrise commence à s‘affirmer, on perçoit combien dans l’action picturale l’émotion doit être exclue de la perception, ou plutôt à quel point on doit l’oublier, la « mettre entre parenthèse » en ne conservant d’elle que la sensibilité et l’enthousiasme nécessaires à cette « respiration créative » . L’émotion ne doit en rien perturber le travail du peintre …

"Couple passant, Carnets du Jura Oriental" A. MARC  Aquarelle directe sans dessin préalable sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Couleurs utilisées : fonds de palette . Temps total de réalisation : moins de 3 mn .

Savoir dessiner et peindre vite permet de ne pas se laisser dépasser par le déroulement des transformations du sujet, certes .

Mais il faut aussi savoir anticiper les gestes, les regards, les mouvements, les changements de lumière et de forme à venir .

Il faut également être apte à mémoriser dans l’instant la vision qui vient de passer, qui est déjà effacée par la suivante : la retrouver assez claire, pour la replacer dans la trame de l’exécution .

"Nuage d'orage, Carnet de Camargue" A. MARC  Aquarelle directe sans dessin préalable sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Couleurs utilisées : fonds de palette . Temps total de réalisation : moins de 2 mn .

Tout cela est au service du naturel, c’est respecter un vécu qui conservera toujours sa force de vie dans le regard de l’observateur futur des œuvres produites .

On s’affranchit ainsi de l’effacement de toute chose par la dévastation du temps, autant que de notre propre amoindrissement .

"Cavaliers et chevaux harnachés, Carnets de Minerve" (détail) A. MARC  Aquarelle directe sans dessin préalable sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Couleurs utilisées : jaune indien, terre d'ombre brûlée, bleu outremer clair, alizarine cramoisie . Temps total de réalisation : environ 5 mn .

C’est sauver sous une certaine forme d’« éternisation » ce qui était voué à un anéantissement plus ou moins rapide, inéluctable .

On rend durable ce qui ne l’est pas en nous l’appropriant d’abord, en le transmettant ensuite .

Même si je suis un passionné de photographie, je trouve à l’aquarelle une incontestable supériorité : elle permet d’affirmer dans l’instant l’identité, la personnalité et les différences créatives de son auteur sans autre artifice que son regard et sa main .

Le passage de l’œil au papier est direct, le crayon ou le pinceau n’étant que le prolongement de l’œil et du doigt .

 

"Bernard aux ruines du temple de Château-Bas, Carnet de Provence" (détail) A. MARC  Croquis aquarellé sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Couleurs utilisées : jaunes de Naples et auréoline, terre d'ombre brûlée, bleu outremer clair et de cobalt, rose permanent et alizarine cramoisie . Temps total de réalisation : moins de 20 mn .

… En écrivant cela, il me revient en mémoire une belle journée de printemps en Provence, où nous allions peindre une petite chapelle de village ; mon talentueux ami Dominique Armilhon qui avait oublié tout son matériel hormis son papier, trempa alors ses mains dans la boue d’une fontaine toute proche et dessina du bout des doigts sur son bloc d’aquarelle l’adorable vierge à l’enfant située dans une niche au dessus de la porte d’entrée : ce fut la plus belle des aquarelles !

Il est donc essentiel de savoir dessiner et peindre vite et avec peu de moyens .

Mais dans le cadre des carnets de voyage tel que je les conçois, l’expression spontanée fût-elle de la plus grande justesse et de la plus talentueuse vivacité ne suffisent absolument pas, je vais m’en expliquer .

 

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15 novembre 2005 2 15 /11 /novembre /2005 00:00

Esprit d'humanisme .

L’expression spontanée ne serait donc qu’un outil au service du carnet de voyage …

Mais qu’est-ce qu’un carnet de voyage ?

- s’agit-il seulement d’une narration, d’un récit, d’un mémoire s’écrivant au jour le jour, en compte rendu d’évènements, d’émotions, de découvertes ?

- s’agit-il d’un exercice stylistique, d’un acte de mémoire, d’un reportage, d’un carnet intime déguisé, d’un livret de notes écrites, dessinées, assemblées en collages et autres montages d’éléments propres à ce voyage ?

- est-ce un produit de mode, une pratique sociale, culturelle, collective, personnelle, un acte autobiographique quasi narcissique, ou un outil de communication ?

- essentiellement ludique, ou élément de réflexion et d’engagement ?

- est-il statique ou dynamique ?

- facile ou exigeant ?

 Autant de questions auxquelles je vais tenter de répondre, conscient que l’objectivité parfaite n’existe pas, qu’elle est forcément influencée par la subjectivité du témoignage personnel, la sensibilité et l’expérience de chacun .

Un point essentiel domine : c’est sa relation à l’espace, au temps, à autrui et au monde en général, celui qui nous englobe, celui d’où nous sommes issu, celui vers lequel nous allons …

Voici une anecdote : celle du premier « carnet » qui m’a le plus fait voyager .

Je m’en suis procuré quelques pages (hé oui, je n’avais pas les moyens de l’acheter en entier, et celui qui le vendait le découpait à la demande pages par pages, quel crime !) un matin d’été de 1969 au marché aux puces de Pézenas .

Il date du siècle des lumières (entre 1751 et 1772), est signé Diderot, Malesherbes, D’Alembert, Jaucourt, Turgot, etc., (avec la participation restreinte de Montesquieu et Voltaire, le grand Buffon n‘ayant pu rédiger le chapitre « Nature » qu’on lui demandait) .

Vous voyez de quoi je parle : de la formidable, la merveilleuse Encyclopédie qui allait insuffler un vent nouveau aux contemporains de son époque !

"Planche É peronnier" L’Encyclopédie (1762 - 1772), gravure format 28 x 45 cm, Collection Alain MARC

« Un coup d’œil sur l’objet ou sa représentation en dit plus qu’une page de discours » 

« On s’est adressé aux plus habiles ouvriers de Paris et du royaume ; on s’est donné la peine d’aller dans leurs ateliers, de les interroger d’écrire sous leur dictée, de développer leurs pensées, d’en tirer des termes propres à leurs professions, d’en dresser des tables, de les définir … » Diderot, « prospectus » de l’Encyclopédie, 1750 .

« On a pris l’esquisse des machines et des outils . On n’a rien omis de ce qui pouvait les montrer distinctement aux yeux . Dans le cas où une machine mérite des détails par l’importance de son usage et par la multitude de ses parties, on a passé du simple au composé … C’est ainsi qu’on a formé successivement la machine la plus compliquée, sans aucun embarras ni pour l’esprit ni pour les yeux . » D’Alembert « Discours Préliminaire » 1751.

L'Encyclopédie : à travers son extrême diversité elle témoigne des découvertes et connaissances, s’attaque à l’intolérance, tente d’abattre les préjugés pour faire triompher la raison .

 travers son extrême diversité elle témoigne des découvertes et connaissances, s’attaque à l’intolérance, tente d’abattre les préjugés pour faire triompher la raison .

Elle se veut réaliste, pratique, universelle, ouverte à un avenir déclarant sa foi dans les progrès de la civilisation, la connaissance, la richesse humaine et sa faculté d’adaptation, d’écoute, d’ouverture d’esprit, de tolérance, d’humanisme .

- Quel « carnettiste » contemporain ne voudrait-il pas être animé d’un tel esprit ?

"Ouvriers éperonniers" L’Encyclopédie (1762 - 1772), détail 20,5 x 15 cm d’une gravure format 28 x 45 cm, Collection Alain MARC

 Cette planche montre des ouvriers éperonniers au travail . Elle fait partie d’un ensemble de gravures nous permettant d’assister aux différentes étapes de la fabrication des éperons . La description des opérations qui se déroulent nous plonge dans l’univers quotidien de ces artistes - artisans . Par delà le réalisme détaillé des dessins, nous ne pouvons qu’être attirés par la dignité et l’importance du rôle social de ces artisans, de leur valeur humaine et professionnelle, grâce à laquelle chacun a sa place dans la société : cela induit une réflexion d’ordre démocratique, presque révolutionnaire dans le contexte de l’époque où paraît l’Encyclopédie !

J’ai longuement voyagé dans le temps à travers les textes et les planches de l’Encyclopédie, comprenant mieux le propos des philosophes humanistes, leur rôle déterminant dans les nouvelles prises de conscience sur l’éducation, les revendications sociales et humaines, la philosophie naturaliste, la liberté et l’égalité, tout ce qui préfigurait les mouvements d’opinion qui aboutirent aux États Généraux et à la Constituante .

Mais j’ai aussi voyagé dans l ‘ « espace », allant des soieries des Cévennes aux forges de Lorraine, des moulins à vent du Nord aux foires de Provence …

Je venais de découvrir ce qui deviendra pour moi le symbole de la plus intelligente des investigations "carnettistes" : celle qui fait découvrir et  comprendre le monde en le faisant évoluer dans un magnifique élan de tolérance, de liberté et d'ouverture !

Maintenant, je pars à la Biennale des Carnets de Voyages de Clermont-Ferrand où j'ai le plaisir et l'honneur d'être invité : - saurai-je m'y inscrire dans ce point de vue qui est aussi défendu par l'esprit même de cette Biennale ?

 

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11 novembre 2005 5 11 /11 /novembre /2005 00:00

Voyages de par le monde, voyages près de chez soi, voyages intérieurs …

L’aquarelle permet de témoigner des paysages, des rencontres, des émotions éprouvées sur le chemin . Tout est alors à découvrir, ou à redécouvrir même lorsqu’on revient sur nos pas .

Cette approche du monde et de nous-même est une fenêtre ouverte, un passage dans lequel nous pouvons nous glisser pour mieux voir, communiquer, connaître, comprendre …

Le passé nous lègue la production de grands artistes qui sont toujours là, présents à travers leurs œuvres et leurs écrits, pour nous transmettre leur expérience .

"Etude d'une femme d'Alger d'après Delacroix" A. MARC 2004

Etude à l'aquarelle et au crayon graphite 2B 16,5 x 16,5 cm sur papier Canson grain fin 200g/m2d'après un dessin aquarellé de Delacroix réalisé en 1832 lors de son voyage au Maroc .

Il n'y a pas de couleur dominante mais un mélange subtil de teintes chaudes et froides, ou les mélanges optiques et les harmonies de semblables participent au calme et à la volupté se dégageant de cette scène . Mieux que l'observation, des exercices réalisés d'après les croquis et aquarelles de nos grands maîtres sont très utiles à la compréhension de la façon dont ils travaillaient ... Réalisation : croquis aquarellé, peinture à l'aquarelle . Couleurs utilisées : alizarine cramoisie, brun de pérylène, jaunes de Naples et auréoline, terre d'ombre brûlée, bleus outremer clair et de cobalt , vert de Hooker .

Aujourd’hui, grâce à l’édition et Internet, nous pouvons explorer encore davantage le foisonnement de la création, et c’est un bonheur que d’y retrouver des signatures de grande renommée .

Pourtant des créateurs de talent ont été et sont encore ignorés des circuits de la popularité ou même de la simple reconnaissance de leur entourage ; eux aussi apportent, ou disent et transmettent des messages utiles, émouvants et vrais …

"Personnage et cuisinier pendant le ramadan" A. MARC 2004, d'après Bouhaut-Launay

Aquarelle et crayon graphite 2B 17 x 13 cm sur papier Canson grain fin 200g/m2 d'après deux études aquarellées de Bouhaut-Launay réalisées entre1928 et 1931 pendant qu'il était administrateur des Colonies .

Voilà un artiste de grand talent qui est totalement inconnu : c'est une grande injustice, car il a laissé des carnets du plus grand intérêt .  La justesse du traît, la simplicité des couleurs, sont déterminants dans la puissance d'expression réaliste des sujets . Réalisation : croquis aquarellé, peinture à l'aquarelle . Couleurs utilisées : brun de pérylène, jaunes de Naples et indien, terre d'ombre brûlée, bleu outremer clair . Temps total de réalisation : 6 mn pour le personnage, 20 mn pour le cuisinier .

Cependant, nous trouvons toujours dans ce foisonnement la même constante : celle du voyage source de réflexion, d’inspiration, de ressourcement, de création, de témoignage .

Mes propres déplacements lointains ne sont pas très nombreux ni extraordinaires, mais ils deviennent infinis et merveilleux dès l’instant où la pratique de l’aquarelle est en elle-même un voyage qui ne se termine jamais .

 

"Danse de la tribu des M'Goun, Carnets du Maroc" A. MARC 2000

Réalisation : aquarelle directe sans dessin préalable sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Couleurs utilisées : jaunes de Naples et indien, terre d'ombre brûlée, bleu outremer clair et de cobalt, rose permanent et rouge de Chine Sennelier .  Temps total de réalisation : environ 18 mn pour le groupe musiciens - danseurs, 7 mn pour la danseuse en haut à droite .

Le seul fait de donner quelques coups de crayon, de préparer une couleur est un voyage, souvent une découverte qui stimule l’imaginaire, nous entraîne dans une autre forme de réalité …

Ce simple constat m’a amené à reconsidérer mon concept des carnets de voyages .

Il ne s’agit plus seulement pour moi d’obéir à des impressions fugitives plus ou moins hâtivement jetées sur le papier, car elles ne donnent qu’une impression de « survol » des sujets abordés . C’est autre chose qui m’intéresse, tout autre chose, dont je vais prochainement vous parler …

 "Géraldine tournant la tête, Carnets du Jura Oriental" A. MARC 1999

Dessin crayon graphite 2B et aquarelle sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Réalisation : croquis aquarellé, peinture à l'aquarelle, format H 16 x L 14 cm . Couleurs utilisées : jaunes de Naples, alizarine cramoisie, terre d'ombre brûlée, bleu outremer clair . Temps total de réalisation : environ 7 mn .

Pour l’instant, évoquons l’immédiateté : s’il faut du temps pour voyager en s’imprégnant des nouveaux univers que nous pouvons rencontrer, il faut beaucoup plus de temps encore pour en traduire la perception avec fidélité sans trahir les vérités, les particularités et les valeurs que nous offrent les seules apparences de la réalité . C’est dire s’il faut en donner une vision plus complète, approfondie, authentique que celle d’un regard initial, d’une première impression ou d’un simple « cliché » .

 

"Coin de souk à Essaouira", Carnets du Maroc A. MARC 2004

Aquarelle directe sans dessin préalable, et rehauts graphiques au feutre Pitt Faber Castel pointe F sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Réalisation : croquis aquarellé, peinture à l'aquarelle, format H 16 x L 25 cm . Couleurs utilisées : jaunes Indien et de Naples, alizarine cramoisie, terre d'ombre brûlée, bleu de cobalt, vert de Hooker . Temps total de réalisation : environ 12 mn .

Cependant je ne rejette pas la nécessité du témoignage immédiat, du travail réalisé presque instinctivement sous l’exigence de l’instant . Je les préconise même comme exercices de rapidité, d’éducation de l’œil et de la main au service de la spontanéité, de la vivacité, de la précarité et de la beauté du moment . C’est même la nécessaire condition à un résultat traduisant au plus près les manifestations de la vie dans ce qu’elle nous offre de plus fragile, éphémère, passager .

"Chien jouant, Carnets d'Andalousie" A. MARC 1996

Dessin crayon graphite 2B et quarelle sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Réalisation : croquis aquarellé, peinture à l'aquarelle, format 10 x 14 cm . Couleurs utilisées : jaunes de Naples, terre d'ombre brûlée, bleu outremer clair . Temps total de réalisation : environ 6 mn .

Sans m’éloigner de mon concept sur lequel je reviendrai, je vais dans un prochain article en développer les procédés .

 

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5 novembre 2005 6 05 /11 /novembre /2005 00:00

J’ai retrouvé des photos d’anciennes aquarelles …

Réalisées il y a près de 25 ans de cela, elles témoignent de choses qui ont disparues ou qui ont énormément changé .

Bien que les photos ne soient pas très bonnes, abîmées par le temps, c’est avec émotion que je les scanne et les archive dans mes fichiers de peinture . Il n’y avait pas d’appareils numériques en ce temps-là, et les moyens de conserver les documents n’étaient pas aussi simples qu’à présent ; par surcroît, je n’avais pas les moyens de réaliser de bonnes photos de mes aquarelles ou de mes toiles, et beaucoup se sont vendues avant que j’ai pu en conserver la moindre reproduction . Quant à celles qui se sont vendues et dont il me reste ces quelques photos, je ne sais pas qui les possède à présent, car, très souvent, les galeries qui les ont vendues ont disparues .

Parfois, j’ai la surprise de recevoir de l’ADAGP, un relevé de ventes aux enchères qui me permet d’en retrouver la trace . Aussi c’est avec émotion que je redécouvre celles que je classe aujourd’hui.

J’y retrouve la foire de la St André à Rodez .

En regardant l’aquarelle, d’autres images, des sons, des odeurs me reviennent comme par enchantement : le vent d’autant soufflait ce jour-là sur le Rouergue, et les panaches de poussière soulevés par les rafales emportaient avec eux des carrée de papiers gras qui flottaient au dessus du foirail avant de retomber au milieu des hommes et des bêtes .

Le vacarme n’était pas celui que l’on découvre aujourd’hui dans les immenses halls de foires aux bestiaux, il y régnait une véritable atmosphère d’euphorie et de gaîté qu’on aime toujours retrouver dans les foires de plein air : aux sonorités toujours renouvelées par le beuglement des taureaux d’Aubrac alignés sur la place, se mêlait le hennissement des chevaux et le brouhaha des voix humaines .

Interpellations entre paysans, conciliabules de maquignons, klaxons de bétaillères, sifflement de l’autan dans les arbres décharnés du jardin du foirail étaient régulièrement entrecoupés par les sonorités lointaines mais pourtant cristallines des cloches de Notre Dame qui trônait au fond de la scène, dans son voile de grès rose à contre-jour sur le ciel blanchâtre et lumineux .

- Que reste-t-il, dans les jeunes mémoires, de la foire de la Saint-André ?

Elles sera toujours vivante pour qui pourra contempler cette aquarelle, même sans savoir que j’avais froid aux doigts, que j’étais bousculé, qu’il me fallait de temps en temps affronter invectives et regards parfois narquois, mais que j’avançais tout de même parce que je trouvais tout simplement cela beau et intéressant, ce matin de fin novembre, dans un hiver ruthénois oublié .

 

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4 novembre 2005 5 04 /11 /novembre /2005 00:00

Pour ce blog, j'ai décidé d'en fractionner les articles et de les remanier afin de permettre à mes lecteurs équipés des modems les plus lents de ne pas être pénalisés en les chargeant !

Où en étais-je donc ?

Sur le bord de la terrasse rocheuse, appuyé à l'entrée de la grotte de Saint-Pons, en train de dessiner les érables de Montpellier dont le vent remontant le ravin a déposé les feuilles roses, cuivre, saumon et dorées sur ce formidable perchoir ...

J'en ramasse quelques-unes : elles sont parfaites pour en  observer les trois lobes qui donnent à sa feuille sa forme simple, harmonieuse, parfaitement équilibrée .

Plus loin d'autres érables de Montpellier agayent la pente comme autant de taches colorées, et c'est un enchantement de dessiner cette symphonie où participent toutes les couleurs de la palette : tonalités douces des calcaires bleutés, sonorités vertes et profondes des pins sylvestres qui jouent les équilibristes sur les rochers, terres ocres et rouges dans les talus ravinés ... 

Il faut faire le plus possible d'études de couleur : vite, avant que le vent, la pluie, et les premières gelées ne viennent défaire ce décor pour le nouveau spectacle de l'hiver qui va commencer !

Le sentier du retour (ou tout au moins ce qui y ressemble) est assez aérien, il suit une crête dentelée qui se prolonge au dessus des deux vallées, cheminant de rocher en rocher, magnifique belvédère pour observer l'étagement de la végétation et la répartition des couleurs dans ce gigantesque et désordonné damier ...

Tout en bas, droit devant, c'est le rocher de Capluc, avec en dessous au fond le petit village de Peyreleau ; on voit bien les érables de Montpellier qui colonisent la pente à gauche du chemin, presqu'à la verticale en dessous de mes pieds .

Plus bas dans la pente, je suis arrêté par un éclat d'un jaune inespéré : c'est un cormier, cousin éloigné du sorbier de oiseleurs qui m'invite à m'arrêter, (car il est trop beau), pour le dessiner .

Le dessin des arbres, (en général des végétaux) est excellent pour développer son sens de l'observation, et pour apprendre à faire le choix des lignes générales, principaux axes et sructure logique de la composition, avant de rajouter branches et rameaux sans se perdre au milieu de détails inutiles . 

Dans un dessin d'arbre bien charpenté, les rameaux et les branches doivent être reliés au troncs de façon logique, on ne doit pas voir des éléments "flotter" en l'air, détachés de la ramure mère comme dans une mystérieuse sustentation, à moins qu'un coup de vent ne les aient arrachés !

Moments inoubliables car le temps presse, la nuit va tomber, mais on dirait que ce cormier a décidé de m'éclairer ...

 

"Cormier en automne", Gorges de la Jonte 2005 .Aquarelle format 21 x 15 cm, papier Lukas grain satiné 150g/m2 . Réalisation : croquis crayon graphite 2B et peinture au pinceau à réservoir "Pentel" .Couleurs utilisées : jaunes auréoline et Indien, rose permanent, or vet, bleu de cobalt . Temps total de réalisation : environ 35 mn .

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3 novembre 2005 4 03 /11 /novembre /2005 00:00

 

"Vendangeuses" (vue partielle) , Gorges du Tarn 2005 : Croquis aquarellé 21 x 29,7 cm sur papier Lukas grain satiné 150g/m2 Réalisation : croquis aquarellé au crayon graphite 2B, peinture au pinceau à réservoir "Pentel", sans graphisme de rehauts . Couleurs utilisées : rose permanent, terre de Sienne brûlée, jaune de Naples, bleus outremer clair et de cobalt , terre d'ombre brûlée . Temps total de réalisation : environ 25 mn avec coupures pour déplacements et changements de points de vue .

Nous sommes le 15 octobre 2005 : je décide de raconter ma vie d'aquarelliste au jour le jour (enfin, chaque fois que j'aurai la possibilité de la mettre en ligne !) .

Ce que je pense, ce que je ressens face à ce monde immense, impitoyable, en perpétuel changement, prêt à nous engloutir si nous n'avons de repères à défendre, de chemins à tracer, de valeurs à partager . peut constituer le fil conducteur de fructueux échanges ...

- Et ce n'est pas dans le monde de l'art que c'est le plus facile !

Non, bien au contraire : univers inextricable, comparable à un océan abyssal et ténébreux où les créateurs les plus talentueux, les œuvres les plus lumineuses ne sont pas forcément toutes celles que les lois du marché ou les volontés de l'Institution voudraient nous imposer comme seules et uniques références, comme vecteurs exclusifs et incontournables des produits les plus élevés de la pensée .

Par exemple cette pseudo évaluation des expressions artistiques selon laquelle tel moyen est « mineur » tel autre « majeur », pour ne pas dire méprisable . - De quel droit ? N'a de sens selon mon point de vue que ce qui véhicule une authenticité, une simplicité, une force, une énergie profondes (même si elles peuvent se décliner sous des apparences bien plus complexes), dégagées des concepts purement intellectuels, des courants à la mode ou des influences sournoisement mercantiles .

En ce qui me concerne, il y a longtemps que tout à commencé . Au plus loin que je me souvienne (mémoire d'enfance où j'apprenais les rudiments du pinceau et de la mine graphite sur les genoux de mon père lui-même peintre et sculpteur avant même de savoir lire ou écrire), j'essayais de traduire ce que je voyais (et pensais) avec quelques traits, quelques couleurs, dans cette plénitude de liberté et de rigueur conjuguées qui se nomme « aquarelle » .

Aujourd'hui, je suis descendu dans les Gorges du Tarn avant qu'il ne pleuve ... Où plutôt à leur sortie, lorsqu'elles s'ouvrent pour laisser place à de riants coteaux en terrasses, accrochés aux pentes des causses de Sauveterre et Noir . Cette vallée est parsemée de balcons naturels où abondent cerisiers et mirabelliers, et où pousse la vigne produisant ce vin clair et fruité qui a pour nom « Côtes de Millau » . Ce n'est pas un immense cru tel que nos célébrités de Bourgogne ou du bordelais, mais il offre à la gorge et au palais ce que tant de bons vins de pays aimeraient posséder : authenticité du terroir, beauté de la robe, parfum du bouquet, finesse au goûter .

C'est le dernier jour des vendanges : dans le coteau tout le monde se presse, remontant et descendant les rangées, de cep en cep, remplissant seaux et paniers, en conjurant l'orage pour qu'il n'éclate pas car le ciel roule de lourds nuages gris emportés derrière les hautes falaises de calcaire par le vent d'autan .

Elle arrive enfin, la dépression annoncée !

Muriel est belle comme le jour .

Elle promène ses vingt ans de plants en rameaux, de grappes en grappes, et disparaît entre les sarments colorés .

Croquis, sourires, complicité, encore croquis ...

Je ne connais pas la vendangeuse et ne la reverrai jamais .

Quelques couleurs et le tour est joué .

C'était simple, vivifiant, vrai .

Demain je m'envole pour le Maroc ; j'ai un groupe à encadrer dans le cadre d'une aventure autour des carnets de voyages . C'est à partir de Marrakech que tout va se jouer .

À mon retour je vous raconterai ...

 

 

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3 novembre 2005 4 03 /11 /novembre /2005 00:00

 

 Je retrouve une carte mémoire de l’appareil photo et quelques aquarelles oubliées au fond du sac …

Parmi les aquarelles, une vue du Jardin Majorelle et une petit esquisse des remparts ouest ;  

Aquarelle rehaussée 19 x 14 cm sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Réalisation : peinture directe sur le motif sans dessin préalable, avec pinceau à réservoir Pentel", graphisme des rehauts "Pitt" artist pen Faber Castell sépia pointe fine . Couleurs utilisées : rose permanent, alizarine cramoisie, jaune indien, jaune de Naples, bleu de cobalt, ultramarine clair, or vert WN, terre d'ombre brûlée . Temps total de réalisation : environ 17 mn .

 
Le Jardin Majorelle est situé dans le quartier du Guéliz, il fut créé dans les années vingt par le peintre Jacques Majorelle, (fils de Louis, le célèbre ébéniste de Nancy),qui entoura son atelier et sa maison des plus exotiques et luxuriantes espèces végétales, la plupart étant des essences rares de la flore marocaine . En 1980 Pierre Bergé et Yves Saint Laurent rachètent le jardin et le restaurent, une partie du jardin étant aujourd'hui ouverte au public . Son intèrêt pour le regard d'un peintre est d'y découvrir toute la puissance d'un bleu (le "bleu Majorelle") qui joue sur l'environnement un rôle déterminant dans les impressions visuelles de fraîcheur et de quiètude se dégageant de l'ensemble architecture - végétation .

"Les remparts", (vue partielle) Marrakech 2005 : Aquarelle rehaussée 19 x 14 cm sur papier Montval grain fin 300g/m2 Réalisation : peinture directe sur le motif sans dessin préalable, avec pinceau à réservoir "Pentel", graphisme des rehauts "Pitt" artist pen Faber Castell sépia pointe fine . Couleurs utilisées : rose permanent, brun de pérylène, jaune de Naples, bleu de cobalt, or vert WN . Temps total de réalisation : environ 8 mn .

Les remparts datent pour les parties les plus anciennes du Xème siècle et s'étendent sur une distance de 19 km autour de la médina ; ils sont bâtis de pisé d'argile et de chaux et percés de 10 portes dont certaines en chicane . Ces murailles de terre rouge, ocre-rose, Sienne naturelle et Jaune de naples ne peuvent laisser le peintre indifférent, d'autant plus qu'elles participent au mythe de la "ville rouge" ...

Enfin, une placette du quartier Sidi-Bel-Abbès, l’un de mes préférés à Marrakech, dont la mosquée et la zaouïa du même nom, non loin de la porte Bab Taghzout, apportent beauté et émotion à ce quartier nord de la médina aux ruelles calmes baignées tout au long de la journée par une lumière cuivrée nimbée du rose et de l’ocres clair des façades .

"Quartier Sidi Bel-Abbès", (vue partielle) Marrakech 2005 : Aquarelle rehaussée 21 x 29,7 cm sur papier Montval grain fin 300g/m2 Réalisation : aquarelle sur le motif au pinceau à réservoir .Couleurs utilisées : rose permanent, brun de pérylène, alizarine cramoisie, jaune de Naples, Jaune indien, bleu de cobalt, bleu Winsor, terre d'ombre brûlée. Temps total de réalisation : environ 20 mn

Celle-ci : une belle page de Daniel, réalisée dans un palais de Marrakech pendant le stage ...

Cette photo d'un cactus en fleur est le reflet de notre après-midi  passée dans les verts tendres et les bleus soulignés de jaune du jardin Majorelle, superbe oasis amoureusement entretenue par ses jardiniers au cœur même de la ville ….

Parmi les photos, certaines témoignent de nos sorties picturales dans l’Atlas

où nous avons peint l'asif Asni depuis le fond des gorges de Moulay-Brahim .

 "L'asif Asni", Atlas 2005 (vue partielle) : Aquarelle rehaussée 19 x 14 cm sur papier Montval grain fin 300g/m2 Réalisation : croquis aquarellé, peinture au pinceau à réservoir "Pentel", graphisme des rehauts "Pitt" artist pen Faber Castell sépia pointe fine . Couleurs utilisées : rose permanent, brun de pérylène, jaune de Naples, bleus outremer clair et de cobalt , or vert WN . Temps total de réalisation : environ 18 mn .

Il a plu la veille : l'oued est ocre-rouge, mais les couleurs ravivées par la pluie sous le soleil revenu, somptueuses !

Excursion également à Essaouira la ville blanche, bleue, lumineuse ancienne Mogador au pied de laquelle se fracasse l’Atlantique .

- Que de beaux motifs réalisés à l’occasion de cette dernière sortie, malgré le manque de temps : croquis de la vie grouillante du port au retour des barques de pêcheurs, des quais où des nuées de mouettes viennent voler les entrailles des poissons en cours de dépeçage, le panoramique des remparts de la médina étincelants de blancheur sur les bleus du ciel et de la mer, l’ambiance inoubliable de ses places, de ses rues et ruelles étroites …

Le soir en rentrant à Marrakech, je me suis rendu au riad de mes amis Lucile et François dans le vieux quartier de Bab Dokkala . Ils y ont réalisé des prouesses de restauration et ont su décorer avec beaucoup de talent, d’amour et d’authenticité cet ancien douar pour en faire une exquise demeure .

C’est à partir de ce lieu paisible dont le charme est hérité des maisons arabo - andalouses que j’organiserai mon prochain stage en avril 2006 ; nous y travaillerons sur les terrasses et dans le patio, et ce sera notre lieu de villégiature pour partir à la découverte de Marrakech la rouge, ainsi que des excursions qui nous attendent vers l’Atlas et l’Atlantique …

 

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3 novembre 2005 4 03 /11 /novembre /2005 00:00

Me voici de retour …

Je ramène près de mille photos et de petites aquarelles (peu en fait, car je n’ai pas eu le temps de travailler pour moi) .

Groupe vraiment sympa comme d’habitude, dont j’avais en charge la progression en aquarelle orientée « carnets de voyages » à Marrakech .

De nombreuses aquarelles sont peintes pendant la journée, les sujets intérssants étant innombrables ...

Ici un écrivain public à l'ombre de son ombrelle .

"Place Jemma El Fnaa" (vue partielle), Marrakech 2005 : Croquis aquarellé 21 x 29,7 cm sur papier Montval grain fin 300g/m2  Réalisation : dessin mine graphite 2B, aquarelle sur le motif au pinceau à réservoir . Couleurs utilisées : rose permanent, brun de pérylène, alizarine cramoisie, jaune de Naples, jaune indien, bleu de cobalt, bleu outremer clair, terre d'ombre brûlée, sépia, or vert WN.  Temps total de réalisation : environ 18 mn .

Nous étions en plein Ramadan : l’atmosphère particulière qui se dégage de cette période si importante pour les musulmans, empreint la vie des villes et des campagnes jusqu’à leur donner un air de mélancolie poétique et douce dans la journée, qui se transforme en grande fébrilité dès que vient la tombée de la nuit et l’heure de la rupture du jeûne .

 

Le muezzin annonce du haut de la Koutoubia par son appel à la prière le moment attendu où ce repas quotidien, ouvre la nuit à la fête et au partage . C’est l’heure rose où le ciel a la couleur des murs, des terrasses et des palais de l’ancienne ville impériale, première oasis du grand sud .

Sur la place Jemaa-El-Fna s’allument des étoiles qui ne sont pas le reflet de celles du ciel : un monde nouveau s’empare de l’esplanade, véritable cour des miracles, hourvari de sonorités et de lumières au milieu des odeurs de friture et de la fumée des fourneaux ambulants .

J’aime ce miracle permanent, unique au monde, où se perpétue une tradition gestuelle et orale séculaire au son des tambours, des gembris et des rumeurs de la foule …

Aquarelle réalisée assis à même le sol, de musiciens jouant de la musique arabo-andalouse, sonorités envoûtantes de mélodies séculaires langoureuses et raffinées ...

Aller peindre à Marrakech, c'est aussi découvrir l'Atlas et ses splendides paysage, y rencontrer ses habitants et partager quelques instants précieux et rares avec eux : c'est un grand honneur que d'être reçu en ami par des berbères .

Nous avons rencontré Salem à Azrou, il a accepté de poser pour nous ; nous étions aux portes de l'Atlas et la montagne était rouge, soufre et safran ...

"Salem", Atlas 2005

Aquarelle rehaussée 8 x 8 cm sur papier Montval grain fin 300g/m2 . Réalisation : croquis aquarellé mine graphite 2B, peinture au pinceau à réservoir "Pentel", sans graphisme de rehauts . Couleurs utilisées : alizarine cramoisie, jaune de Naples, bleus outremer clair et de cobalt , sépia . Temps total de réalisation : environ 17 mn .

 

 

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3 novembre 2005 4 03 /11 /novembre /2005 00:00

Aujourd’hui je pars en « rando-aquarelle » avec Katia sur les sentiers des corniches occidentales des Gorges du Tarn et de la Jonte .

Temps splendide, tout juste un peu de vent d’autan qui apporte une grande douceur, de la chaleur même, il fait aussi bon qu’à Marrakech avant-hier !

Nos connaissons tous les deux les moindres détours de ces pentes, de ces falaises abruptes, souvent surplombantes, qui dominent de plusieurs centaines de mètres les deux rivières au-dessus desquelles nous allons peindre et randonner (on devrait dire grimper) .

C'est la base du "Révérend", superbe paroi d'escalade . Des grimpeurs sont d'ailleurs dans les premières longueurs . On le trouve en partant de la vallée de la Jonte au Rozier, sur l'itinéraire de la Corniche du Méjean .

Au programme : la montée jusqu’au « Pas du Loup » pour faire quelques croquis, et voir l’arrivée des grandes voies d’escalade à l’aplomb de la corniche du Méjean, sous les « Vases de Sèvres » et de « Chine », qui sont d’immenses rochers ruiniformes ressemblant aux fameux récipients, mais hauts de plus de 20 mètres, pesant des centaines de tonnes et en équilibre au bord du vide ; puis enchaînement avec la descente sur la Fontaine du Teil, petit miracle de la nature qui coule en toute saison en plein flanc de falaise juste au dessus de l’ermitage St Pons .

Un peu plus haut la vue se dégage sur la vallée de la Jonte . On arrive vite aux vires du cirque des "vases" ... La balade est merveilleuse au milieu d'un tel paysage ...

Quand on arrive à proximité du "Pas du Loup", un grimpeur est dans la dernière longueur du socle du "Vase de Sèvres" : tout petit en bordure de la paroie blanche en bas et à droite de la photo . On voit au fond le rocher de Capluc et le départ du sentier commun corniches et Brunet .

La fontaine du Teil est plus loin, il faut traverser le causse et plonger sur les gorges du Tarn pour la rejoindre .

 

Katia à la fontaine du Teil . L'eau fraîche et l'ombre de cette petit exurgence contraste l'été avec les falaises alentour brûlées par le soleil .

Nous voici à l'Ermitage St Pons . Quel mérite ou quelle foi pour l'ascète qui vivait ici à flanc de falaise il y a quelques siècles entre plateau et vallée ? L'ermitage s'appuie à la paroi, protègé par un surplomb comme pour mieux se blottir contre la roche . Comment avait-il pu apporter ici autant de pierres de taille ?

Elles sont bouleversantes ces ruines romantiques accrochées à une vire, blotties très haut contre la falaise au dessus des Gorges du Tarn . On ne peut les voir du bas de la vallée car les arbres qui les cachent ont envahis la petite corniche terreuse sur lesquelles elles sont bâties .

Ensuite, c'est la traversée de la grotte qui jouxte l’ermitage et qui permet de ressortir un peu plus haut à flanc de rocher .  

La grotte est juste à côté des murs ouest de l'ermitage . Elle permet de traverser la roche pour poursuivre son chemin sur les vires ; c'est un passage inattendu, dont l'éclairage particulier donne aux chaudes couleurs de l'argile et des roches oxydées des reflets de pierres précieuses comme si tout à coup on traversait le coeur d'un rubis, d'un grenat ou d'une serpentine d'agate mélangée !

Voici la sortie de la grotte : c'est le point de départ d'un sentier intermédiaire au dessus de la paroi médiane du canyon ; ici commence la recherche du meilleur passage hors sentier, qui nous permettra la jonction avec le sentier Brunet, tout en haut, l’un des plus beaux du secteur, aérien comme un fil de funambule, car dominant les deux gorges à la fois avant qu’elles ne se rejoignent en aval, en contrebas du rocher de Capluc .

Nous avons remonté hors sentier le seul ravin praticable sans encordement pour accèder au sentier Brunet .

En voici un passage : escalade facile dans un petit dièdre, on trouve la même chose souvent, plus ou moins escarpée à franchir en descente ou bien en montée même si nous sommes en fait en train de redescendre vers la vallée .

Le programme aquarelle est un peu moins ambitieux car il faut prévoir au moins 5 heures de randonnée parfois sportive à cadence soutenue pour effectuer la boucle, sans compter une heure en plus comme marge de sécurité (puisque nous avons aussi effectué une jonction par une remontée qui pouvait s’avérer aléatoire si on s'était perdus entre les vires en remontant le ravin intermédiaire), on ne se remet vraiment à l’aquarelle que lorsque nous atteignons le sentier Brunet …

Croquis aquarellé d'un rocher dolomitique sur le trajet : le "Dromadaire" . Il y ressemble bien . Le voici vue d'en dessous côté nord . Il doit faire dans les 15 m de hauteur .

 

 

"Le rocher du Dromadaire", (détail) Gorges de la Jonte 2005 : Croquis aquarellé de 2 motifs sur format 21 x 29,7 cm, papier Lukas grain satiné 150g/m2 . Réalisation : croquis aquarellé au crayon graphite 2B, peinture au pinceau à réservoir  "Pentel", sans graphisme de rehauts . Couleurs utilisées : rose permanent, jaune de Naples et Indien, bleus outremer clair et de cobalt , terre d'ombre brûlée . Temps total de réalisation : environ 20 mn pour les 2 motifs .

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